Si l'on remonte dans l'histoire ce n'est qu'à partir de l'an 1872 que M. Duplay décrit dans la littérature la Périarthrite scapulo-humérale. cette pathologie est ensuite renommée épaule gelée en 1934, passe encore par plusieurs noms et finis par devenir le syndrome de contracture de l'épaule gelée, autrement dit la capsulite rétractile, en 2014 grâce à M. Lewis.
Ainsi il a fallu de nombreuses recherches pour essayer de donner des critères pour définir cette pathologie. Pour autant il n'y a toujours pas de définition reconnue par l'ensemble des professionnels. On se contente d'émettre se diagnostique lorsque nous sommes face à un tableau clinique bien précis : C'est une restriction fonctionnelle des mouvements actifs -que vous réalisés grâce à vos muscles- et passifs -lorsque quelqu'un vous mobilise le bras ou que vous êtes dans une certaines position sans aucune action musculaire- de l'épaule pour laquelle les imageries de la gléno- humérale -l'articulation entre votre omoplate et votre humérus = os du bras- sont normales à l'exception d'une potentielle ostéopénie -dégradation de la densité osseuse- ou tendinite calcifiante -inflammation du tendon avec un dépôt de calcium.
Si vous ne deviez retenir qu'une chose c'est que cette pathologie se guérit toujours même si cela prendra beaucoup de temps.
Ainsi si l'on vous parle d'épaule gelée, de capsulite rétractile, de capsulopathie enraidissante ou de "frozen shoulder", tous ces termes désignent la même pathologie.
Si je vous ai indiqué la "définition" précédemment, qui se réfère plutôt aux symptômes et non pas la cause, c'est parce que nous ignorons toujours la cause de cette pathologie. Des pistes ont été explorées sur des prédispositions génétiques ou bien liés à des phénomènes extrinsèques tels qu'une précédente opération de la clavicule ou des douleurs d'épaule. Pour l'instant nous n'avons aucune certitude sur le pourquoi de l'apparition de cette pathologie.
On sait cependant que cela touche entre 2 et 5% de la population générale. Elle est décrite comme touchant plus les femmes que les hommes. Elle apparait généralement lorsque la personne se trouve entre 40 et 65 ans. Lorsque la personne a une capsulite, elle augmente ses risques d'en développer une deuxième sur l'autre épaule de 34%.
Voilà pour la partie générale, souvenez vous donc que :
La capsulite est difficile à décrire, ce qui fait l'objet de nombreux retards de diagnostique voire de mauvais diagnostiques puisque le tableau clinique ressemble à beaucoup d'autres pathologies de l'épaule.
Elle se guérit toujours mais la prise en charge précoce permet de réduire la douleur du patient et la durée de la pathologie.
Elle touche principalement les femmes, surtout après la quarantaine.
Nous allons donc maintenant aborder des caractéristiques plus techniques de cette pathologie :
Elle est décrite en 3 phases dans la littérature :
La douleur apparait doucement au départ, elle est située sur la partie extérieure de l'épaule, au niveau deltoïdienne. Elle est intense et diffuse, souvent présente la nuit qui peut aller jusqu'à vous empêcher de dormir.
Cette phase dure entre 2 à 9 mois. On appelle ça la phase d'enraidissement.
Ensuite la douleur diminue progressivement mais vous avez de plus en plus de mal à bouger l'épaule, plus possible de mettre les mains sous la tête lorsque vous êtes couché, d'accrocher son soutien-gorge dans le dos, d'attraper un objet dans un meuble haut etc. C'est la phase de Gel qui peut durer entre 4 à 12 mois.
Enfin il y a un retour progressif des amplitudes de mouvement avec quelques douleurs à force d'utiliser votre épaule. Cette phase est nommée phase de Dégel et dure entre 5 et 26 mois.
Les études montrent que pour la phase 1 le traitement le plus efficace est l'injection de corticostéroïde, plus connu sous le nom d'infiltration. Celle ci permettrait une amélioration de la douleur, une diminution du temps de la phase 1 pour un passage plus rapide vers la phase 2 et 3.
On propose également aux patients la prise d'AINS ou l'anesthésie du nerf supra-scapulaire mais leur efficacité est plus limitée.
Pour la phase 2 et 3 on préconise la rééducation par un masseur-kinésithérapeute. Des traitements médicaux sont également proposés comme l'hydrodistension - injection d'un liquide (NaCl et stéroïde anesthésiant local) dans l'épaule-, la mobilisation sous anesthésie générale ou encore la libération capsulaire par micro-incisions. Dans la littérature il n'y a pas de différence significatives entre ces 3 interventions.
Comme je l'ai indiqué plus haut, c'est une pathologie guérit toute seule, les traitements proposés plus hauts ont pour but de soulager le patient en diminuant la douleur et la durée de la pathologie.
Voilà maintenant vous savez globalement qu'est ce qu'est une capsulite rétractile.
Concernant la rééducation en cabinet libéral par un masseur kinésithérapeute, il y a souvent un long moment d'attente avant votre premier rendez-vous. Je vous joins donc un livret d'apprentissage sur la pathologie qu'un de nos confrères à réalisé sur le site : https://www.epauleautop.com/les-pathologies/capsulite/ .
Je vous invite en attendant votre rendez-vous à essayer de réaliser les exercices d'auto-mobilisations et d'auto-étirements (p10 à 14). J'insiste sur le fait que les exercices doivent être fait sans douleurs, seulement une sensation d'étirement supportable, à votre rythme et en y allant progressivement et doucement, au risque de relancer une période d'inflammation. Il faut pour autant essayer de bouger le plus possible l'épaule afin de limiter l'enraidissement. Vous pouvez commencer par les réaliser une dizaine de fois dans la journée en sélectionnant les exercices qui ne provoquent pas de douleurs. Ensuite votre thérapeute adaptera vos exercices d'auto-rééducation.
Bon courage à tous, en espérant avoir pu vous apportez quelques éclairages sur votre pathologie et sa prise en charge.
Bibliographie :
1. Srour F, Nourissat G. Adhesive capsulitis: understanding of the disease, clinical assessment, and treatments. 2021;(3):10.
2. Zhang J, Zhong S, Tan T, Li J, Liu S, Cheng R, et al. Comparative Efficacy and Patient-Specific Moderating Factors of Nonsurgical Treatment Strategies for Frozen Shoulder: An Updated Systematic Review and Network Meta-analysis. Am J Sports Med. mai 2021;49(6):1669‑79.
3. Challoumas D, Biddle M, McLean M, Millar NL. Comparison of Treatments for Frozen Shoulder: A Systematic Review and Meta-analysis. JAMA Netw Open. 1 déc 2020;3(12):e2029581.
4. Prodromidis AD, Charalambous CP. Is There a Genetic Predisposition to Frozen Shoulder?: A Systematic Review and Meta-Analysis. JBJS Rev. 23 févr 2016;4(2):e4.
5. Kraal T, The B, Boer R, van den Borne MP, Koenraadt K, Goossens P, et al. Manipulation under anesthesia versus physiotherapy treatment in stage two of a frozen shoulder: a study protocol for a randomized controll
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